Quel est cet animal vous aide à déterminer les animaux de tout genre que vous pouvez rencontrer en France et en Europe.
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La nomada à pattes jaunes

Les Nomada ressemblent à de petites guêpes, mais ce sont des abeilles. Les abeilles butinent pour nourrir leurs larves, mais les Nomada pondent dans les nids d’autres abeilles, on les appelle parfois « abeilles-coucous ». Il y en a 200 espèces en Europe, dont 95 en France, mais presque tout le monde les ignore.

Nomada succincta Panzer, 1798

Les Nomada sont des abeilles qui ressemblent à de petites guêpes. Caen (14) 04/04/2020.

POSITION SYSTÉMATIQUE :

Insecte, Hyménoptère, Apocrite,

Famille des Apidae, sous-famille des Nomadinae, tribu des Nomadini.

Le genre Nomada comprend 800 espèces dans le monde, 200 en Europe et 95 en France. Leur détermination est difficile et nécessite le plus souvent une observation à la loupe. Bien qu’elles soient souvent rayées jaune et noir et très peu velues, ce ne sont pas des guêpes mais bien des abeilles (Apidae) comme en témoignent leur nervation alaire et leurs métatarses postérieurs allongés et élargis.

Nomada succincta a les antennes rousses sur le dessus. Caen (14) 27/04/2020.

ETYMOLOGIE :

Le nom de genre Nomada vient du latin « Nomades » qui désignait un peuple errant de Numidie, terme qui a donné « nomade » en français. Cette dénomination trouve probablement son origine dans le comportement exploratoire des Nomada qui survolent le sol en zigzag à la recherche des terriers d’andrènes. Le nom d’espèce succincta vient aussi du latin et signifie soit « préparé, armé » soit « bref, court ».

Elle n’a pas de nom vernaculaire en français, ni en allemand. Les anglais eux l’ont remarquée et appelée « yellow-legged nomad bee », la Nomada à pattes jaunes. C’est l’appellation que j’ai adoptée.

Les pattes jaunes sont un des critères de reconnaissance de Nomada succincta. Caen (14) 04/04/2020.

DESCRIPTION :

Taille : les mâles et les femelles mesurent entre 10 et 13 mm.

Forme, allure : Nomada succincta ressemble à une guêpe de petite taille, avec l’abdomen rayé noir et jaune et les yeux tachetés.

La femelle a la tête noire avec des taches jaunes sur les mandibules, la face, le clypeus et le labre. Les antennes sont rousses avec le dessus en partie noir et le dessous du scape jaune. Le troisième article antennaire est plus petit que le quatrième. Le thorax est noir avec des taches jaunes sur le pronotum, les « épaules », les tegulae, deux sur le scutellum et deux sur le propodeum. L’abdomen présente des bandes jaunes sur tous les tergites, elles sont plus minces au milieu. Les pattes sont jaunes avec les fémurs majoritairement noirs. Les ailes ont trois cellules cubitales fermées, la deuxième et la troisième sont plus petites que la première.

Le mâle a le même type de coloration. La face arrière du tibia postérieur porte une marque foncée. Le fémur postérieur est noir du coté dorsal et antérieur.

Les Nomada s’observent souvent sur des zones ensoleillées de la végétation. Caen (14) 21/06/2015.

Coloration : noir et jaune

Comportement : on peut observer les Nomada soit au repos sur une zone ensoleillée, soit en train de butiner, soit lorsqu’elles « patrouillent » en zigzag à basse altitude à la recherche de terriers d’andrènes, soit aux aguets à proximité de l’entrée de ce nid avec les antennes dressées vers l’avant afin de profiter pour aller pondre du moment ou l’andrène sort.

DÉTAILS À VÉRIFIER :

Nomada succincta. Caen (14) 04/04/2020.

AIRE DE RÉPARTITION, STATUT : cette espèce est présente dans toute l’Europe à l’exception des Pays Scandinaves et de l’Angleterre, mais elle est présente en Irlande et dans les Iles Anglo-normandes. On la rencontre partout en France.

HABITAT : son habitat est lié à celui des andrènes qu’elle parasite. Ce sont des lieux ouverts, chemins, landes, prairies, friches, bocages, jardins.

Nomada succincta, une abeille-coucou. Caen (14) 05/04/2020.

PÉRIODE D’OBSERVATION : de fin mars à juillet-août.

BIOLOGIE :

Alimentation : les imagos se nourrissent en butinant diverses fleurs printanières : pissenlits, saules, astéracées, chardons. Les larves étant parasites, les femelles de Nomada ne transportent pas de pollen pour les nourrir.

Nomada succincta a l’abdomen cerclé noir et jaune. Caen (14) 07/04/2020.

Reproduction : Il n’y a qu’une génération par an. Nomada succincta parasite principalement deux espèces d’andrènes : Andrena nigroaena et Andrena nitida. Elle parasite également Andrena curvungula et Andrena florea. Le nid des andrènes est un terrier de 5 à 60 cm de profondeur qui débouche sur des loges en étoile. Avant de pondre dans chacune des loges, la femelle d’andrène y accumule des réserves de miel et de pollen. La femelle de Nomada s’introduit dans le nid de l’andrène lorsque celle-ci est sortie. Si la loge en cours n’est pas encore cloisonnée, elle pond son œuf à l’intérieur, si la cloison a été réalisée, elle y perce un trou pour pondre son œuf à l’intérieur de la loge. La larve de Nomada éclot en une semaine et détruit l’œuf de l’andrène, elle se développe ensuite en consommant les réserves de miel et de pollen destinés à la larve d’andrène. Ce modèle de parasitisme qui porte non pas sur d’autres espèces mais sur les réserves accumulées porte le nom de cleptoparasitisme. . Le développement de la larve de Nomada est assez long et passe par un stade nymphal qui l’amène à la fin de l’année. Les imagos qui émergent restent dans le nid de l’andrène jusqu’au printemps suivant.

REMARQUES : les Nomada sont des abeilles parasites, mais elles sont aussi victime d’autres parasites. En particulier les méloés dont les larves triongulins attendent les butineuses sur les fleurs et s’accrochent à elles pour être introduites dans les nids. Les méloés parasitent les abeilles sociales et solitaires, mais également les Nomada.

Il existe plusieurs espèces proches de Nomada succincta dont Nomada goodeniana, qui n’a pas les tibias et tarses totalement jaunes mais orangés.

Nomada succincta parasite plusieurs espèces d’andrènes. Caen (14) 27/04/2017.

RÉFÉRENCES SUR LES HYMÉNOPTÈRES :

Falk S. & R/Lewington,2016. A field guide to the bees of Great Britain and Ireland. Boomsbury.

Lair X., A.Livory & P.Sagot, 2007. Les Nomada (Hyménoptères Apidae) du département de la Manche. Argiope n°54-55 :47-88.

SITES GÉNÉRALISTES :

Le Monde des Insectes (France – en français)

Les Insectes – site de Alain Ramel (France – en français) 

Fauna Europaea (Allemagne – en anglais)

SITES SUR LES HYMÉNOPTÈRES :

Atlas Hymenoptera (Belgique – en français et en anglais)  

J.Smit, 2018. Identification key to the European species of the bee genus Nomada Scopoli, 1770 (Hymenoptera : Apidae). Entomofauna.

 

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