C’est une sauterelle verte très thermophile. Elle est par conséquent plus commune dans le sud, mais on peut espérer la croiser à peu près partout en France. La végétation au pied d’anciennes carrières est un milieu très propice pour la rencontrer.
Phaneroptera falcata Poda,1761
Le phanéroptère porte-faux

POSITION SYSTÉMATIQUE :
Insecte, Orthoptère, Ensifère, Tettigonioidea
ETYMOLOGIE :
Phaneroptera vient de racines grecques et signifie « aux ailes bien visibles ». Le nom d’espèce, falcata veut dire « en faux », allusion à l’oviscapte des femelles.
En anglais, on l’appelle « sickle-bearing bush-cricket », la sauterelle porte-faucille »

DESCRIPTION :
Taille : les femelles sont plus grandes que les mâles, elles mesurent entre 15 et 18 mm contre 12 à 17 mm pour les mâles.
Forme, allure : c’est une sauterelle verte avec une fine ponctuation foncée, et d’allure très élancée. Les tegmina atteignent les « genoux » postérieurs, et les ailes sont nettement plus longues (cf. Phaneroptera). Le dos et les pattes sont parfois roux. Les antennes sont longues et filiformes, elles atteignent quatre fois la longueur du corps. Les yeux sont bicolores avec une limite nette entre les deux couleurs. Les lobes latéraux du pronotum sont moins hauts que longs. Les tympans sont ovales. La femelle dispose d’un oviscapte court et très large, coudé presque à angle droit, en forme de faux (cf. falcata), avec des petites dents distinctes à l’apex. Le mâle possède de longs cerques recourbés.
Coloration : verte
Comportement : ses grandes ailes lui permettent de voler sur plusieurs mètres.
DÉTAILS À VÉRIFIER :

AIRE DE RÉPARTITION, STATUT : elle est présente partout en France, mais dans le sud-est de la France elle est moins abondante au profit d’une espèce proche, Phaneroptera nana. Elle se raréfie également vers le nord-ouest (Bretagne et Basse-Normandie). On la trouve également dans le Benelux. Elle est absente de Scandinavie, mais présente grâce à une petite population en Grande Bretagne.
HABITAT : c’est une espèce très thermophile, on la trouve dans les arbustes des pelouses sèches, des bords de chemins, des carrières ou des sablières bien exposées, des friches.

PÉRIODE D’OBSERVATION : on rencontre les imagos d’août à octobre.
BIOLOGIE :
Alimentation : contrairement à la majorité des Ensifères (sauterelles) elle est essentiellement herbivore et phytophage. Elle se nourrit au dépends de nombreuses espèces arbustives. A l’occasion, elle peut consommer des pucerons et d’autres petits insectes.

Reproduction : les femelles déposent leurs œufs dans l’épaisseur des feuilles de prunellier, qu’elles scarifient à l’aide de leur oviscapte dentelé. Les œufs hivernent et les éclosions surviennent en juin. Il faut 6 mues larvaires pour atteindre le stade imago. La stridulation chez cette espèce est peu sonore, elle n’est pas audible au-delà d’un mètre.

REMARQUES :
Il existe une espèce proche, Phaneroptera nana, et la distinction entre les deux n’est pas toujours aisée. Vous trouverez à la page « Phaneropteridae » de notre galerie plusieurs clés qui permettent l’identification de ces deux espèces.
RÉFÉRENCES GÉNÉRALISTES :
Bellmann, 2006. Insectes et principaux arachnides. Vigot. (première édition en 1999).
Brock, 2017. A photographic guide to insects of southern Europe & the Mediterranean. Pisces Publications.
Leraut, 2008. Le guide entomologique. Delachaux & Niestlé.
REFERENCES SUR LES ORTHOPTÈRES :
Bellmann & Luquet, 2009. Guide des Sauterelles, Grillons et Criquets d’Europe occidentale. Delachaux & Niestlé.
Perrier, 1923. La Faune de France Illustrée, tome III, Myriapodes et Insectes Inférieurs. Delagrave.
Sardet, Roesti & Braud. 2015. Cahier d’identification des Orthoptères de France, Belgique, Luxembourg et Suisse. Biotope Editions.
Stallegger P., 2019. Sauterelles, grillons, criquets, perce-oreilles, mantes et phasmes de Normandie. Invertébrés Armoricains, n°19.
SITES GÉNÉRALISTES :
Le Monde des Insectes (France – en français)
Les Insectes – site de Alain Ramel (France – en français)
Fauna Europaea (Allemagne – en anglais)
SITES SUR LES ORTHOPTÈRES :