Quel est cet animal vous aide à déterminer les animaux de tout genre que vous pouvez rencontrer en France et en Europe.
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La cochenille australienne

C’est une espèce introduite accidentellement d’Australie et qui s’attaque principalement aux agrumes. Elle est relativement polyphage car en France on la rencontre aussi sur les genêts, les acacias, les robiniers et les Pittosporums.

Icerya purchasi Maskell,1879.

La cochenille australienne est recouverte de cire blanche. Vic la Gardiole (34) 21/01/2021.

POSITION SYSTÉMATIQUE :

Insecte, Hémiptère, Homoptère

Famille des Monophlebidae.

ETYMOLOGIE :

DESCRIPTION :

      Taille : les femelles mesurent jusqu’à 10 mm, les mâles seulement 3 mm.

      Forme, allure : Immobile sur une plante dont elle prélève la sève à l’aide de son rostre, son aspect général ne fait pas penser immédiatement à un insecte. La femelle n’a pas d’ailes, elle a le corps rouge foncé, les pattes brun noir et des antennes brun foncé à 11 articles. Mais il n’est pas facile de voir tous ces détails car cette cochenille se recouvre d’une cire jaunâtre puis blanche. Elle émet latéralement des filaments cireux. Le mâle est ailé, jaunâtre avec les antennes et les pattes brunes comme son mésothorax.

La cochenille australienne se rencontre aussi sur les genêts. Vic la Gardiole (34) 21/01/2021.

     Coloration : rouge et blanc.

     Comportement :

DÉTAILS À VÉRIFIER :

Icerya purchasi. Vic la Gardiole (34) 21/01/2021.

AIRE DE RÉPARTITION, STATUT : c’est une espèce originaire d’Australie qui s’est répandue dans toute la zone intertropicale, on la trouve dans les zones tempérées dans les serres mais aussi dans la nature dans les régions chaudes.

La cochenille australienne et son ovisac recouvert de cire. Vic la Gardiole. 21/01/2021.

HABITAT : cette espèce est à l’origine inféodée aux agrumes du genre Citrus, mais relativement polyphage, elle s’attaque aussi aux genêts, aux acacias et aux robiniers, ainsi qu’aux Pittosporums. En France on la trouve dans les serres et les orangeries, mais aussi en plein air dans la zone méditerranéenne.

Les femelles adultes de la cochenille australienne vivent fixées sur la plante. Vic la Gardiole (84) 21/01/2021.

PÉRIODE D’OBSERVATION : toute l’année.

BIOLOGIE :

      Alimentation : elle se nourrit de la sève des plantes déjà citées qu’elle aspire à l’aide de son rostre, comme le font les pucerons.

      Reproduction : les femelles ont un ovisac cireux et côtelé qui adhère à leur abdomen, elles pondent leurs œufs dès le mois de février, chacune d’elle peut en pondre 400 à 800. Les œufs fécondés donnent des femelles, et les œufs non fécondés des mâles. Ceux-ci semblent ne pas avoir un rôle important dans la reproduction car les femelles sont capables d’autofécondation. Les larves passent par 3 stades de développement avant de devenir adultes, ce qui demande au minimum 3 mois. Elles hivernent au stade 3. Il y a 2 ou 3 générations par an. Ces larves mobiles sont la phase de dispersion de l’espèce.

Deux cochenilles australiennes sur un Citrus. Béziers (34) 03/05/2022.

REMARQUES :

La reproduction chez Icerya purchasi est un mécanisme complexe et très original, ce sont des organismes androdioïques. Les individus diploïdes (avec deux lots de chromosomes) issus des œufs fécondés sont morphologiquement des femelles. Les individus haploïdes (un seul lot de chromosomes) issus des œufs non fécondés sont des mâles ailés. La contribution de ces derniers dans la reproduction semble négligeable, en effet les femelles possèdent des spermatozoïdes même sans accouplement. Ils ne sont pas issus de méiose, processus habituel qui permet la formation des gamètes mâles haploïdes, mais de mitoses c’est à dire de multiplication d’une souche de cellules pré-existantes qui se transmettent par la mère à sa lignée. Les ovocytes reçoivent ces pronoyaux haploïdes et sont ainsi fécondés dans l’organisme maternel, sans intervention d’un mâle. Le terme d’hermaphrodite est impropre car il désigne des organismes qui possèdent à la fois une gonade mâle et et une gonade femelle. Dans le cas de cette cochenille, la lignée de cellules haploïdes mâles est transmise par voie maternelle au sein même de ses œufs.

Pour remédier aux dommages provoqués dans les champs d’agrumes on a mis en œuvre un programme de lutte biologique aux Etats Unis, en Europe et en Afrique du nord. Cette opération a consisté à introduire une coccinelle Novius ( ex-Rodolia) cardinalis qui est son prédateur naturel en Australie. Cette coccinelle pond ses œufs sous la cochenille et sur son ovisac, ses larves mangent les œufs de la cochenille, puis les larves et enfin les adultes. Cette démarche s’est révélée efficace, on trouve sur le commerce en ligne des boites contenant 15 Rodolia cardinalis adultes pour un prix avoisinant les 100 euros. Fort logiquement, on a trouvé cette coccinelle dans 3 de nos départements du littoral méditerranéen.

RÉFÉRENCES :

FREDON CORSE

Nomak B.B., 2009. Transmissible spermatogenic stem cells in Icerya purchasi. Sperm Biology.

Le Monde des Insectes (France – en français)

Les Insectes – site de Alain Ramel (France – en français)

Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN)