Quel est cet animal vous aide à déterminer les animaux de tout genre que vous pouvez rencontrer en France et en Europe.
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L’effraie des clochers

C’est l’impressionnante chouette avec son masque blanc percé d’yeux noirs qui passe devant les phares des voitures la nuit. Elle livre, grâce à ses pelotes de réjection, un certain nombre d’informations sur les populations de petits mammifères.

Tyto alba

La chouette effraie

La dame blanche

tyto alba

POSITION SYSTÉMATIQUE  Vertébré, Oiseau, Strigiformes

Famille des Tytonidés

ETYMOLOGIE :

Tyto vient du grec tuto : la chouette. alba signifie blanc.

Les anglais l’appellent barn owl qu’on pourrait traduire grossièrement par la chouette des granges.

Taille : la chouette effraie mesure entre 33 et 39 centimètres c’est légèrement plus petit qu’un pigeon ramier mais plus grand que la tourterelle turque. Son envergure est d’environ 90 centimètres.

Forme, allure : C’est un oiseau unique en son genre qui ne manque pas d’interpeller l’observateur. De face, l’oiseau est très pâle avec un masque blanc en forme de cœur. Posée, elle se tient droite.

On l’aperçoit souvent de nuit lorsqu’on conduit. C’est alors une forme blanche avec une tête proéminente qui apparaît devant les phares des autos.

Coloration : face, poitrine et ventre pâles. Un liseré en forme de cœur dessine le masque facial. Le dos est brun, orange, roux moucheté de gris pour la sous-espèce alba présente dans toute la France. Il existe une forme dite sombre (la sous-espèce guttata) présente dans un large Nord-Est de la France. Très similaire à la précédente, guttata présente une poitrine et un ventre roux. Là où ces deux sous-espèces cohabitent, les hybridations sont fréquentes.

effraie des clochers sol

Comportement :

C’est un oiseau essentiellement nocturne mais il est possible de le voir de jour durant l’hiver où lorsqu’elle élève une nichée. De jour, elle se tapit dans les recoins d’une grange, d’un trou ou d’un clocher. Spécialiste des milieux ouverts (bocages, prairies, …), la chouette effraie chasse la nuit en volant bas ce qui explique la mortalité importante de l’espèce sur les routes (principalement celles surélevées et non cotées d’arbres hauts).  

Son vol est remarquablement silencieux (et on trouve de nombreuses vidéos sur internet expliquant physiquement ce silence) et elle est capable de voler en faisant du surplace au besoin.

La chouette effraie possède une large gamme de cris et de chants mais elle ne hulule pas. En revanche, elle chuinte, ronfle et lance de longs cris tremblant. Rien de bien esthétique mais susceptible d’impressionner l’auditeur la première fois qu’il l’entend.

Son chant consiste en une répétition de shhh’ et on entend aussi parfois bien son shhru-i déchiré..  N’hésitez pas à vous rendre sur la page Oiseaux.net consacrée à l’espèce pour y écouter les divers sons qu’elle peut émettre.

DÉTAILS À VÉRIFIER :

details-tyto-alba

AIRE DE RÉPARTITION, STATUT :

L’animal craint le froid et si plusieurs sous-espèces occupent quasiment l’intégralité de chacun des continents, son aire de répartition s’arrête plusieurs centaines de kilomètres avant le cercle arctique. Elle est également absente de Russie et d’un large Nord de l’Asie.

En France, sinon alba et guttata, une troisième sous-espèce, ernesti, occupe la Corse.

La chouette effraie est un oiseau protégé.

chouette effraie sol

 

HABITAT

La chouette effraie s’est très bien accommodée à la présence de l’homme. Elle est d’ailleurs réputée pour occuper les vieilles granges et les clochers. Aucun problème pour repérer sa présence avec les pelotes de réjection noires et lisses qu’elle dépose deux fois par jour. C’est seulement dans l’Ouest de la France qu’elle occupe encore ses nichoirs originels : des falaises et des arbres creux.

Chasseuse de rongeurs experte, elle privilégie les endroits ouverts où elle peut chasser. C’est un oiseau relativement commun qu’on entend régulièrement lorsqu’on habite en campagne ou à la périphérie des villes.

A noter que l’espèce évite les massifs montagneux.

PERIODE D’OBSERVATION

Elle est “visible” toute l’année en France. Mais à moins de tomber par hasard sur un individu au repos ou un de ses rares vols diurnes on l’entendra plus souvent qu’on ne la voit.  

effraie des clochers

BIOLOGIE :

Alimentation :

L’alimentation de la chouette effraie est particulièrement bien connue et pour cause, elle est aussi très instructive. Comme la plupart des rapaces, elle ne digère ni les os, ni les poils de ses proies. L’effraie produit donc deux pelotes de réjection sombres, lisses et aux bouts arrondis chaque jour. Ces dernières jonchent le sol de leur repaire et en les examinant, on peut connaître très précisément le régime de l’individu concerné.

Les petits mammifères rongeurs (campagnols, mulots, …) et les petits insectivores (musaraignes, …) constituent le gros de son alimentation. Mais il semble que le campagnol des champs soit la cible privilégiée. L’Atlas des mammifères bretons qui suit la conquête de la Bretagne par le campagnol des champs montre d’ailleurs bien l’intérêt de l’effraie pour le rongeur. Il constitue 80% de l’alimentation sur les territoires déjà conquis et seulement 5% sur la ligne de front du campagnol.

Par ailleurs, la littérature relate des spécialisations très localisées et très sporadiques dans la chasse de certaines chauves-souris ou de batraciens. Pareillement, l’hiver peut l’amener à attaquer de petits oiseaux (moineaux en tête).

 chouette effraie

Reproduction :

S’il semble que les effraies bretonnes et normandes nichent encore dans les arbres creux et les falaises, la plupart des chouettes effraie sont commensales de l’homme. De nombreux ouvrages soulignent qu’elle peut nicher dans les pigeonniers ou en compagnie de pigeons auxquels elle ne s’attaque pas. De fait, les associations ornithologiques se soucient des dispositifs empêchant les pigeons de rentrer dans les clochers empêchant par la même aux effraies d’accéder à des lieux de ponte.

La femelle pond entre 4 et 6 œufs (parfois plus) à même le sol et très souvent sur le tapis de pelotes. Un œuf est alors pondu tous les deux jours. La ponte commence en mars et jusqu’à juillet mais le gros des pontes à lieu à la mi-avril.

La femelle couve seule les œufs mais elle est nourrie par le mâle. Les couples sont constitués pour la vie. L’incubation dure environ 35 jours et l’envol des jeunes intervient à la neuvième semaine en moyenne.

Les années fastes (en proies) peuvent découler sur une seconde ponte qui aura lieu de juillet à décembre. A contrario, les années maigres peuvent empêcher la nidification ou entrainer la destruction des œufs par le couple.

 

Remarques :

La chouette effraie est particulièrement sensible au froid. Les hivers les plus froids peuvent venir à bout de la moitié de la population mais en quelques années, les stocks peuvent être reconstitués notamment les années de pullulation de campagnols.

Crédits Photos : Cathy Gatzler

 

RÉFÉRENCES : :

 

Géroudet, 1940, Les Rapaces, Les colombins, les gallinacés. Delachaux & Niestlé

Couzens, 2006. Identifier les oiseaux par leur aspect, leur comportement et leur habitat. Artemis.

Couzens, 2013. Identifier les oiseaux : Eviter les pièges d’identification les plus complexes. Delachaux & Niestlé.

Groupe Ornithologique Breton, 2012. Atlas des oiseaux nicheurs de Bretagne. Delachaux & Niestlé.

Coordination régionale LPO Pays de Loire, 2014. Oiseaux nicheurs des Pays de la Loire. Delachaux & Niestlé.

Issa et Muller, 2015. Atlas des oiseaux de France métropolitaine, Nidification et présence hivernale. Delachaux & Niestlé.

Yeatman-Berthelot, Jarry, 1995. Nouvel atlas des oiseaux nicheurs de France 1985-1989. Société Ornithologique de France.

Groupe Mammalogique Breton, 2015. Atlas des Mammifères de Bretagne, Locus Solus.

Perrier, 1924. Faune de France Illustrée, tome X Vertébrés. Delagrave.

Peterson, Mountfort, Hollom & Géroudet, 1994 (1ère édition en 1954). Guide des Oiseaux de France et d’Europe. Delachaux & Niestlé.

Vansteenwegen, 1998. L’histoire des oiseaux de France, Suisse et Belgique. Delachaux & Niestlé.

Vinicombe, Harris, Tucker, 2014. Le Guide expert de l’ornitho : Pour éviter les pièges de l’identification. Delachaux & Niestlé.

Déom, 1973. La Hulotte numéro 12. Passerage

Déom, 1975. La Hulote numéro 25. Passerage

Les oiseaux de France  http://www.oiseaux.net/oiseaux/france.html

https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/3482

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