Quel est cet animal vous aide à déterminer les animaux de tout genre que vous pouvez rencontrer en France et en Europe.
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Le moineau domestique

C’est certainement l’oiseau le plus connu de tous. Bien présent là où il y a de l’activité humaine, il est souvent un « étalon » empirique pour tous les amateurs d’ornithologie. S’il constitue un parfait sujet d’observation pour tous les naturalistes et éthologistes en herbe, la Grande-Bretagne l’a pourtant inscrit en 2002 sur sa liste rouge des espèces les plus ménacées.

Passer Domesticus

Moineaux sur la mangeoire
Moineaux sur la mangeoire

POSITION SYSTÉMATIQUE  Vertébré, Oiseau, Passereau

Famille des Passeridés

ETYMOLOGIE :

Passer c’est le nom latin désignant le moineau et Domesticus signifie qu’il est attenant aux maisons.

Le terme anglais House Sparrow reprend l’idée qu’il est proche des habitations.

DESCRIPTION :

Taille : 14.5cm c’est la taille… d’un moineau.

Forme, Allure : Au niveau de la silhouette, c’est un oiseau trapu dont le bec assez fort et conique est caractéristique. Ce dernier trahit un régime largement granivore. Il y a un dimorphisme net entre le mâle et la femelle. Le premier se remarque par le dessus de la calotte grise, une bavette noire, un dos et des ailes bariolés de noire et de brun/roux et un ventre gris. La femelle, quant à elle, est plus terne mais elle arbore un bec souvent plus clair que celui du mâle et un sourcil clair souvent remarquable. Dans tous les cas, l’espèce est grégaire et on voit rarement l’un sans l’autre.

Coloration :

Chez le mâle : Bavette et prolongement de l’œil vers le bec noirs, dessus de la calotte grise, dos et ailes noires rayées de brun/roux, ventre gris/brun clair. Une barre allaire blanche complète la robe du moineau domestique.

Chez la femelle : Bec plus clair, sourcil clair au dessus de l’œil

Comportement : Résolument grégaire, un moineau n’est jamais seul. Dans les lieux urbains on les voit le plus généralement voler et sautiller à la recherche de nourritures. Dans les jardins, les haies et dans les zones moins urbaines ou rurales, ce sont généralement des groupes qui s’agitent. Ils sont réputés bruyants et ne passent pas inaperçus. Il n’est pas rare de les voir se poursuivre en volant assez bas.

Leur vol est plutôt direct mais ils peuvent faire des embardées pour aller se percher et passer rapidement de branche en branche surtout quand ils se poursuivent.

Leur cri est lui aussi bien connu pour peu qu’on prête l’oreille : « tchip ». Ils ont également un cri d’alerte que le Peterson qualifie justement de crécelle « Treeettettett » roulé.

DÉTAILS À VÉRIFIER :

Passer domesticus

AIRE DE RÉPARTITION, STATUT :

L’espèce est dite anthropophile, c’est à dire qu’elle a adapté son existence aux contraintes des milieux peuplés par l’homme. Un comportement rapporté par Buffon décrivant des moineaux « voraces et nombreux » qui « suivent la société pour vivre à ses dépends ». L’espèce démontre également un caractère rustique et une grande adaptabilité en particulier dans les endroits où il a été introduit.

A ce titre, l’espèce est répandue sur la totalité de l’Europe et sur une grande partie de l’Asie. L’espèce a été introduite volontairement ou accidentellement sur une large partie des Amériques, dans le Sud de l’Afrique, en Australie et en Islande. Certains ouvrages parlent même d’une espèce visible quasiment partout dans le monde.

Il est absent de Corse et d’Italie où il est « remplacé » par le moineau Cisalpin (Passer domesticus italiae), copie conforme à l’exception d’une calotte entièrement brune/rousse et d’un ventre plus pâle.

En France, l’espèce est très largement sédentaire bien que de petits mouvements migratoires soient notés chaque automne vers les côtes. Vraisemblablement des jeunes de l’année allant chercher un peu de douceur. Mais pour la grande majorité des moineaux, tout se passe dans un rayon de 2 kilomètres.

L’espèce n’est pas inscrite comme menacée en France mais son apparente abondance cache tout de même quelques décennies de mortalité massive, inégale et largement inexpliquée. On considère que 10% de la population a disparu au niveau Européen depuis les années 70 avec des disparités extrêmes notamment au Royaume-Uni qui l’a inscrit sur sa liste rouge des espèces les plus menacées. Certaines villes et villages ont perdu 60% de la population totale de moineau alors que dans un même temps les populations plus rurales stagnaient. Pareillement, les périodes de mortalité ne coïncident pas d’un pays à l’autre renforçant le « mystère ».

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HABITAT :

Où il y a l’homme, le moineau est là. Depuis les villes jusqu’aux stations de ski en passant par les hameaux et les champs. C’est bel et bien une espèce inféodée à l’être humain.

PERIODE D’OBSERVATION :

Toute l’année et, c’est assez rare pour être souligné, c’est certainement un oiseau que les urbains peuvent voir plus facilement que les personnes vivant hors des agglomérations. Mais où qu’on soit quand on le cherche, on est certain de le trouver.

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BIOLOGIE

Alimentation :

Comme l’indique la forme de son bec puissant, le moineau est principalement granivore mais il peut également se nourrir de baies et de bourgeons. Selon les années, il peut être courant sur les postes de nourrissage dans les jardins et s’attaquer aux boules de graisse. Mais il mangera plus couramment le pain déposé.

Durant l’été, il diversifie son alimentation pour chercher quelques petits insectes nécessaires au développement de ses poussins.

Reproduction :

Le moineau domestique pond de 2 à 5 œufs (parfois plus) dans une petite coupe d’herbes et de brindilles qui constitue le nid du moineau. Quand à l’endroit où ils les posent, ils sont divers. Cavités dans un mur, arbres, anciens nids d’hirondelles, le moineau domestique n’est pas regardant.

Le temps d’incubation est extrêmement réduit (11 à 14 jours) tout comme la période de développement des oisillons (12 à 18 jours). Ces deux éléments associés à la robustesse et la polyvalence peuvent favoriser jusqu’à 4 couvaisons par an ce qui est assez marginal dans l’inventaire des oiseaux de France. En « contrepartie », le moineau paie un lourd tribut à la prédation (rapaces et mustélidés en particulier).

Les mâles commencent à devenir territoriaux dès le mois de février et n’hésitent pas à réutiliser les nids de l’année passée. De même les couples font généralement preuves de fidélité. Les deux propositions précédentes sont conditionnées à une réalité : une mortalité annuelle très forte allant de 35% à 55% selon le Nouvel Atlas des Oiseaux Nicheurs.

Femelle de moineau domestique
Femelle de moineau domestique

REMARQUE :

Aussi étonnant que ce soit, les données concernant l’évolution des populations de Moineau Domestique sont extrêmement difficiles à recouper. Il semble y avoir de très grandes disparités géographiques concernant le déclin (et les périodes de déclin) du Moineau Domestique d’un pays à l’autre. La France semblant être un des pays Européens connaissant la « moins dramatique » baisse des populations.

Pareillement, la plupart des sources bibliographiques citées reprennent 4 raisons principales au déclin du moineau (influence néfaste des ondes télécom, baisse du nombre de cavités pour nicher dans les villes dues à la rénovation, prédation des chats et rapaces, rarification des graines et insectes en campagne causée par l’agriculture intensive). 4 raisons issues de 4 travaux de recherche différents réalisés en Grande Bretagne et que les sources françaises invoquent pour décrire le déclin des populations françaises. Rien n’explique donc particulièrement pourquoi le déclin a été moins virulent en France qu’en Grande-Bretagne.

 

RÉFÉRENCES : :

Couzens, 2006. Identifier les oiseaux par leur aspect, leur comportement et leur habitat. Artemis.

Couzens, 2013, Identifier les oiseaux : Eviter les pièges d’identification les plus complexes. Delachaux & Niestlé.

Groupe Ornithologique Breton, 2012. Atlas des oiseaux nicheurs de Bretagne. Delachaux & Niestlé.

Coordination régionale LPO Pays de Loire, 2014. Oiseaux nicheurs des Pays de la Loire. Delachaux & Niestlé.

Yeatman-Berthelot, Jarry, 1995. Nouvel atlas des oiseaux nicheurs de France 1985-1989. Société Ornithologique de France.

Perrier, 1924. Faune de France Illustrée, tome X Vertébrés. Delagrave.

Peterson, Mountfort, Hollom & Géroudet, 1994 (1ère édition en 1954). Guide des Oiseaux de France et d’Europe. Delachaux & Niestlé.

Vansteenwegen, 1998. L’histoire des oiseaux de France, Suisse et Belgique. Delachaux & Niestlé.

Vinicombe, Harris, Tucker, 2014. Le Guide expert de l’ornitho : Pour éviter les pièges de l’identification. Delachaux & Niestlé.

 

En ligne :

Les oiseaux de France : http://www.oiseaux.net/oiseaux/france.html

https://www.bto.org/volunteer-surveys/gbw/about/background/projects/sparrows

http://www.rspb.org.uk/discoverandenjoynature/discoverandlearn/birdguide/name/h/housesparrow/index.aspx

http://housesparrow.org/investigating_the_causes_of_the_decline_of_the_urban_house_sparrow_in_britain.pdf

http://www.ethologie.info/revue/spip.php?article41

Tollie, 2009 http://crbpo.mnhn.fr/spip.php?article523

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